Le journal Financial Times ouvre son contenu à OpenAI
Le Financial Times (FT) et OpenAI, leader de la recherche et du déploiement de l’intelligence artificielle, ont récemment annoncé un partenariat stratégique. Cet accord vise à améliorer la qualité de ChatGPT, le modèle de langage révolutionnaire d’OpenAI, en l’enrichissant avec les contenus journalistiques de haute qualité du FT.
Cette collaboration n’est pas unique en son genre. En effet, d’autres sociétés ont déjà pris des mesures similaires pour partager leurs données avec les intelligences artificielles. WordPress.org, la plateforme de création de sites web la plus populaire au monde, a récemment ouvert son vaste corpus de textes et de codes aux chercheurs en IA. Même Reddit, le forum social en ligne, a également fait de même en mettant à disposition son immense ensemble de données de discussions et de commentaires.
Ces initiatives illustrent la tendance croissante à la collaboration entre les propriétaires de données et les développeurs d’IA. En effet, il est devenu évident que les intelligences artificielles ne peuvent atteindre leur plein potentiel qu’en accédant à la plus grande quantité de données possible.
Les intelligences artificielles ont besoin d’analyser de grandes quantités de données
L’accès à des données de qualité provenant de sources fiables comme le FT est particulièrement important pour les applications d’IA dans le domaine du journalisme. En effet, cela permet aux modèles de langage de mieux comprendre le contexte et les nuances du langage humain, ce qui est essentiel pour produire des articles et des analyses précis et informatifs.
Cependant, ce partage de données soulève également des questions importantes. Certains craignent que les entreprises comme Google et OpenAI n’acquièrent un pouvoir excessif en contrôlant l’accès aux données et en développant des technologies d’IA de pointe. D’autres s’inquiètent de l’utilisation potentielle de l’IA à des fins de manipulation ou de désinformation. 🤖
Il est donc crucial d’établir des cadres clairs et éthiques pour la collecte, le partage et l’utilisation des données dans le domaine de l’IA. Ces cadres doivent garantir que les données soient utilisées de manière responsable et transparente, et que les droits et la vie privée des individus soient protégés. Les gouvernements et même la Commission Européenne tentent d’ailleurs de prendre des mesures pour réguler cette innovation qu’est l’intelligence artificielle avec notamment le EU AI Act.
De nombreux partenariats à venir…
Le partenariat entre FT Group et OpenAI marque un nouveau chapitre dans le développement de l’IA et de son impact sur le journalisme. Il est probable que d’autres médias et créateurs de contenu suivront leur exemple en partageant leurs données avec les développeurs d’IA.
Google aussi a mis en place des partenariats de son côté afin d’améliorer le plus rapidement possible son Google Bard ou Gemini. La société a en effet noué un partenariat du même genre afin d’indexer le contenu de la plateforme d’entre-aide dédiée à la programmation : Stack Overflow.
Il est également important de noter que l’accès aux données n’est pas le seul facteur qui détermine la qualité d’une intelligence artificielle. Les algorithmes et les modèles de langage utilisés pour traiter ces données doivent également être développés et perfectionnés de manière continue.
… Ou des poursuites lorsque aucun accord ne sera possible
Néanmoins, le partage de données de qualité provenant de sources fiables comme le FT est un pas important pour améliorer les capacités des intelligences artificielles et leur permettre de mieux répondre aux besoins des utilisateurs.
En ce qui concerne les actions en justice potentielles mentionnées, c’est difficile à prévoir. Il est possible que certains médias et créateurs de contenu décident de poursuivre les entreprises qui développent des intelligences artificielles en utilisant leurs données sans leur consentement.
Mais pour les médias et les plateformes de contenues, il est également évident que cela reste un excellent moyen d’obtenir des moyens financiers d’entreprises comme Google, Microsoft. D’ailleurs certains médias ont même prévu de passer en force. Je pense par exemple aux journaux américains ci-dessous qui ont déposé une plainte auprès du gouvernement américain fédéral :
- The New York Daily News,
- The Chicago Tribune,
- The Orlando Sentinel,
- The Sun Sentinel of Florida,
- … et bien d’autres. Plus d’infos sur cet article (en anglais).