Ce n’est pas un sujet récent mais je trouve ça passionnant et j’avais vraiment envie d’écrire là-dessus… En juin 2018, Microsoft a ouvert un datacenter sous-marin. 😉
Initialement lancé en 2014, le projet baptisé Natick n’a été dévoilé qu’en 2016. Il y avait déjà eu un test près des côtes californiennes de quelques mois mais c’est au large de l’Ecosse que la version définitive de ce datacenter d’un genre assez particulier – a été déployée ! 🙂
Il faut savoir que plus de la moitié de la population mondiale vit près des côtes. Et nous en sommes rendu à un point ou tout repose sur Internet : nos smartphones, nos ordinateurs, nos maisons intelligentes, nos assistants personnels… Cela signifie que nos besoins en Internet ne feront que croître dans le futur. Regardez par exemple lors de la dernière annonce de Google Stadia dans le domaine des jeux vidéo, les experts et même les joueurs se sont inquiétés du fait que Google Stadia soit extrêmement consommateur en bande passante.
Avoir les datacenters et donc les serveurs informatiques près des habitations a donc un intérêt puisque cela nous permettrait de réduire la distance à parcourir par l’information et donc dans une certaine mesure cela pourrait également améliorer les temps de réponses et donc la vitesse d’affichage ou d’accès à l’information pour les utilisateurs.
Lorsque j’ai entendu parler de ce projet j’ai trouvé ça fascinant. Immerger un grand nombre de serveurs informatique peut sembler facile comme ça… mais il y a plein de questions que les experts se sont certainement posées :
- Besoins en refroidissement ? Probablement moindre.
- Comment y accède-t-on si nécessaire ?
- Comment est-il possible de l’alimenter électriquement mais aussi pour le réseau ?
- Que faire en cas de problèmes ? Est-ce que l’on remonte tout à la surface au moindre pépin ?
- Est-ce sûr pour l’écosystème maritime ? On ne voudrait pas déranger tous ces animaux aquatiques… 🙂
- Etc.
Historique
Ce datacenter d’un nouveau genre a été testé en France avant son déploiement en Ecosse. Et c’est d’ailleurs une société française Naval Group spécialisée dans le domaine qui a aidé Microsoft dans l’ingénierie et la manufacture de ce container un peu spécial.
Sachant que toutes les entreprises dans le domaine de l’informatique ont des besoins croissants en termes de centres de données, on peut imaginer que cette approche – ou d’autres encore plus innovantes apparaissent dans le futur… 😉
Fonctionnement
D’un point de vue du fonctionnement, le datacenter est autonome. Enfin pas tout à fait – pour l’instant. 😉
Le container est simplement alimenté en électricité par un câble sous-marin. Ce dernier a lui-même été relié à un parc éolien situé sur les îles Orcades. Et c’est également ce même câble qui permet de véhiculer les données traitées par les serveurs.
Sur le long termes, Microsoft envisage d’utiliser des turbines océaniques afin de rendre ce datacenter sous-marin complètement autonome.
Quelques avantages identifiés
Evidemment, ce type d’installation permettrait d’optimiser la place mais aussi d’éviter les éventuelles nuisance sonores ou visuelles qu’un datacenter peut engendrer. Dans le passé et notamment en France, il y a déjà eu des problèmes avec des riverains suite à l’installation d’un datacenter prés des zones d’habitations.
Avoir un datacenter sous-marin pourrait également présenter quelques avantages :
- Le refroidissement. Evidemment, si on immerge des datacenters dans l’eau il est évident que le besoin en refroidissement sera moindre puisqu’il fera nécessairement plus frais de base. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Facebook avait choisi la Suède pour son dernier datacenter.
- Economie d’énergie. Et si nous n’avons pas besoin de refroidir ou de climatiser de la même façon un datacenter. Nous faisons par conséquent des économies sur la facture et l’empreinte énergétique de ce dernier.
Microsoft a donc décidé d’immerger un datacenter d’environ 12 mètres, composé de 12 baies contenant pour un total de 864 serveurs physiques. Et pourtant, il faut savoir que l’ensemble dispose malgré tout d’un système pour refroidir l’infrastructure.
Un inconvénient majeur
Il y a évidemment un défaut majeur à ce type d’installation… Une fois le datacenter sous l’eau il est impossible d’intervenir sur les serveurs en cas de dysfonctionnement ou de panne matérielle.
Ce qui veut dire qu’une fois un serveur en panne on peut supposer qu’il restera en panne définitivement (ou en tout cas jusqu’à ce que de nombreux serveurs soient dans ce même état et que cela justifie donc l’opération de remonter le container à la surface).
Vous en pensez quoi ?? 🙂 🙂
Plus d’infos
Plus d’infos sur le site officiel de Microsoft Research en cliquant sur ce lien.
Si vous consultez ce lien, vous verrez même un flux vidéo temps réel de ce qui se passe autour du container… 😉
Crédits photos Microsoft Research – Scott Eklund/Red Box Pictures.